Marre des devoirs !
Il y a les parents qui, comme vous peut-être, s’exclament : « M. Duboulot est un bon prof. Il donne des devoirs. Il fait travailler ses élèves ».
Il y a les parents qui comme Anne Roumanoff, dans l’un de ses excellents sketchs pédagogiques, s’emportent : « Elle nous fait un peu ch … ta maîtresse, Madame Leglodin ! ». Et parfois ce sont les mêmes parents qui se réjouissent et qui protestent !
Il y a des enseignants qui donnent des devoirs parce qu’ils pensent qu’il faut mémoriser, appliquer, s’entraîner. Il y en a, au collège, qui en donnent sans se préoccuper de ceux que donnent leurs collègues aux mêmes élèves. Il y en a qui en donnent parce que des parents en veulent.
Il y en a aussi qui n’en donnent pas, bravant les critiques des uns et des autres, considérant que cela ne sert à rien. Il y en a qui n’en donnent pas parce que le problème n’a fait l’objet d’aucune réflexion collective ni en formation ni en réunion dans l’établissement.
Il faudra bien oser dire la vérité sur cette affaire qui alimente régulièrement les discussions de café du commerce, des sorties d’école, des réunions diverses. Sans généraliser abusivement, sans caricaturer, il faut bien évoquer
D’une manière générale, il vaudrait mieux admettre, ce qui n’est pas le cas actuellement, que l’on ne peut pas demander à des personnes extérieures à l’école, les parents ou les « professionnels de l’aide aux devoirs », de faire hors temps scolaire ce que l’école et les enseignants n’ont pas su faire pendant le temps scolaire. C’est même assez dévalorisant pour l’école de considérer que, si un enfant ne réussit pas, c’est qu’il ne travaille pas assez chez lui. Cette remarque est pourtant fréquemment entendue dans les conseils de classe de collège.
Dans la perspective d’un nouveau projet éducatif, il faudra bien que la question soit traitée en formation des enseignants quand elle sera rétablie, en termes de réflexion et de savoirs sur les processus d’apprentissage, qu’elle soit inscrite dans les ordres du jours des instances d’administration et d’animation des établissements, que l’avis et la vie des élèves soient pris en considération.
Et si les élèves devenaient des faiseurs, des producteurs, des diffuseurs de savoirs ? Et s’ils étaient appelés à utiliser et à renforcer leurs compétences dans des situations ayant du sens ?
Les mouvements pédagogiques ont des idées fortes sur ces idées.
Mais vous n’êtes pas obligé d’être d’accord. |